Qu’est-ce qu’un syndrome métabolique ? Quel lien avec les troubles de l’érection?

La dysfonction érectile, anciennement appelée « impuissance », rencontrant souvent la route de nos messieurs, cache parfois derrière elle, d’autres maux plus insidieux, et même quelquefois plus mortels.

 

« Nous nous connaissons depuis 20 ans. Elias est l’homme de ma vie et le père de mes deux anges adorés, raconte Hala, 43 ans. Il faut avouer qu’il a toujours été bien « portant »…mais bon, c’est un peu le revers de la médaille quand on est un bon vivant qui aime manger, boire et s’amuser. Je ne vois pas où est le mal. La vie serait bien triste si on était au régime 365 jours de l’an. En plus, il a toujours été en bonne santé physique et surtout il a toujours assuré au lit…Mais voilà que depuis quelques mois, Elias m’inquiète. Lors de nos ébats, il s’essouffle beaucoup plus vite et a tendance à perdre son érection de temps en temps. Il est certainement fatigué. Son travail implique de lourdes responsabilités et beaucoup de voyages d’affaires. Enfin, il a aussi beaucoup pris du poids ces trois dernières années.  Il est bien plus «enveloppé », pour ne pas dire gros, surtout au niveau du ventre. Mais bon, je doute que son surpoids est un rapport direct avec la sexualité. Le stress est-il suffisant pour expliquer ses petites pannes ? Devrait-il prendre des vitamines ou un fortifiant ? »

 

Dr Sandrine répond: 

Chère Hala, détrompez-vous le surpoids joue un rôle déterminant dans l’apparition des troubles érectiles. De récentes études confirment que la survenue d’un syndrome métabolique est fortement corrélée à l’existence de dysfonctions érectiles chez les sujets ayant un IMC (indice de masse corporelle) supérieur à 25. Les difficultés érectiles seraient alors un élément annonciateur, une sorte d’alarme prédictive de la survenue d’un syndrome métabolique et justifieraient alors des examens exploratoires à sa recherche et à la recherche de conséquences cardiovasculaires. D’ailleurs, une bonne hygiène de vie impliquant une activité physique régulière et un régime nutritionnel équilibré est essentielle pour réduire l’incidence du syndrome métabolique et éviter les troubles associés tels les pannes sexuelles.

 

L’indice de masse corporelle ou IMC : c’est le rapport entre le poids en kilo et la taille en m au carré. Exemple : 86 kg / 1m 722 = surpoids, car IMC est égal à 29,06

IMC inférieur à 18,5 Maigreur maladive

IMC entre 18,5 et 25 Poids normal

IMC entre 25 et 30 Personne en surpoids

IMC supérieur à 30 Individu obèse

 

Ainsi, une dysfonction érectile n’est pas un symptôme isolé, bien au contraire elle peut devancer tout un cortège de pathologies cardiovasculaires. En effet, outre les raisons métaboliques, et celles directement liées au vieillissement, existent des origines vasculaires à une érection chancelante : résultat d’une insuffisante arrivée de sang dans la verge. Insidieuses, elles relèvent de pathologies des parois artérielles qui sont induites ou favorisées par d’autres facteurs : le tabac (risque multiplié par 2), le diabète (excès de sucre dans le sang), l’hypertension artérielle, un excès de cholestérol ou des maladies cardiaques. En l’absence d’une bonne hygiène de vie et d’un suivi médical approprié, ce cumul de facteurs conduit à un syndrome de plus en plus courant dans notre bassin méditerranéen, le syndrome métabolique.

 

Qu’est-ce qu’un syndrome métabolique ? Quel lien avec les troubles de l’érection :

« Le syndrome métabolique regroupe dans sa définition la présence de plusieurs anomalies métaboliques associées (obésité abdominale, hypertriglycéridémie, HDL-cholestérol bas, intolérance au glucose ou diabète de type 2, hypertension).

Cette entité est relativement fréquente avec une prévalence qui augmente avec l’âge des individus.

Le syndrome métabolique prédispose à plusieurs syndromes cliniques pathologiques : le risque de maladies cardiovasculaires est multiplié par 4, celui de survenue d’un diabète de type 2 est multiplié par 25 avec pour conséquences directes des troubles de l’érection, conséquence d’une mauvaise irrigation sanguine de la verge.

Sa prévention repose sur une prise en charge précoce de la sédentarité et du surpoids. »

Ainsi de la simple panne juste passagère, à celle parfois plus tenace une consultation médicale se justifie afin de poser le bon diagnostic et le traitement le plus approprié.